15 Apr
15Apr

2017


Là où tous les trottoirs fatigués de cette ville

( ceux sur lesquels on a tellement craché ) 

se réunissent, un carrefour 

ridicule, il y a une porte cachée.

Tu la reconnaîtras :

sa rouille orange, le tapis en mousse émeraude,

le graffiti lavande et safran, le lierre bordeaux.


Derrière le verrou la scène est vide

( cette pauvre scène sensible, et le 

vide lui fait trop penser à la mort. )

Dans cette pièce chaque mot est un 

mot de passe et la guitare est un 

poignard droit dans le coeur.

Et sa taille qui frissonne, n’est-elle pas assez pour 

réveiller les morts? Et le 

hurlement doux de ses six langues nylones, illumine-t-il un

atlas de la mort?


Ici tout le monde danse et le 

son de nos mains à chaque rencontre est une autre 

supernova qui s’éclate dans le vide.

Quand elle danse avec moi sa taille me 

raconte des histoires :

Un livre de sortilèges enterré, 

ou pas encore écrit.

Une source mythique et 

interdite.


Quand nous chantons ensemble son souffle

me réveille encore et encore : 

une nocturne, 

un après-midi 

dans un rêve lucide.

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